Les bons plans d'Adèle et Claire

Publié le 2 Mars 2014

Nous voilà parties en goguette un matin ensoleillé vers une bourgade balnéaire au sud est d'Edimbourg: North Berwick. Un petit tour en train et un bon repas plus tard, il est temps d'aller explorer les environs. Et dans la boutique de souvenirs du bord de plage, nous découvrons le Graal: un guide pour une balade de découverte des environs au travers d'une enquête. Le concept est simple: partir à la recherche d'indices pour résoudre le meurtre d'un habitant de la ville en la parcourant. Chouette, pensons nous alors que nous déboursons avec plaisir les 7£ demandées pour l'achat du livret.

Ni une, ni deux, nous nous prenons pour Sherlock Holmes et partons à la recherche du premier indice. Trop facile. En deux minutes, nous avons déjà éliminé un premier suspect de notre liste. Vous pouvez donc facilement imaginer l'excitation qui nous guide vers le deuxième indice. Peine perdue, pas moyen de le trouver. Nous décidons donc de tricher et d'envoyer un sms au numéro indiqué sur la plaquette pour l'obtenir. Et passons au troisième indice. Il nous faut trouver une fontaine. Euh... Elle n'est pas là, la fontaine. Elle doit se trouver devant des courts de tennis, absents eux aussi. En vraie Veronica Mars, je cherche sur la carte sur mon téléphone l'emplacement des fameux courts de tennis, sans succès.

Un sms de plus et nous revoilà parties vers le quatrième indice, en espérant trouver au passage la fameuse fontaine. Il s'agit d'aller grimper sur une colline pas loin, d'y trouver un château et une tour dont le nom nous permettra d'éliminer un nouveau suspect de notre liste. Adèle est un peu dubitative: elle est déjà montée sur la colline et jamais elle n'a vu de château, mais bon, elle y croit quand même. On commence à grimper, mortes de rire en observant que nous ne sommes définitivement pas vêtues pour la grimpette d'une colline, jupe, collants, manteau de ville. Après une ascension qui ne laisse que peu de doutes sur l'absence du château, et après avoir croisé un cheval qui se baladait là, tranquille, nous arrivons au sommet. Et là, c'est vrai, ça vaut le coup. La vue à 360° sur la campagne et le bord de mer valent bien nos efforts. Mais toujours pas de château. Ou de tour, ou de mur en pierre qu'il faudrait suivre pour trouver l'indice suivant, ni même de haie avec un trou par lequel il faudrait nous faufiler pour avancer. Nous perdons espoir de finir l'enquête et de trouver l'assassin du pauvre monsieur. Nous commençons aussi à échafauder des théories sur les raisons de notre échec. C'est sûr, ce guide est fait pour des sorciers et pas de pauvres moldues et si nous ne voyons aucun des éléments recherchés, c'est évidemment parce qu'ils sont protégés par un sortilège repousse-moldus. Le cheval que nous avons croisé est en fait une licorne, mais nous ne pouvons pas le voir, pauvres mortels que nous sommes. Une bonne observation des environs nous permet de découvrir quelques terrains de foot et de rugby, mais pas un seul court de tennis. Et puis nous amorçons la descente, craignant la pluie qui menace et imaginant comment des petits polonais ont créé ce fascicule en se basant sur une observation précise de la zone avec google maps. Ou c'est la faute d'un auteur qui a oublié de nous dire qu'avant de commencer notre errance, il nous fallait nous arrêter chez l'apothicaire local et faire l'acquisition de quelques champignons aux effets magiques.

Ayant définitivement abandonné nos recherches, nous nous amusons à lire le reste des indices qui semblent curieusement sortis d'une mauvaise traduction vers l'anglais, on nous parle de suspect innocent, d'une colline à la dent sucrée ou en encore d'animaux d'eau. Et autour d'un thé bien mérité, nous nous rappelons nos meilleurs souvenirs de balades épiques, dont une, il y a bien longtemps, impliquant une digue sur la Méditerranée et des grosses vagues un jour d'hiver.

Mais comme la chance est avec nous, nous arrivons pile au bon moment pour attraper le train et passons le reste du trajet à rire à gorges déployées de notre nouvelle aventure.

Les balades improvisées entre coupines, c'est bien, même si ça aurait été mieux avec nos chers amis bretons, qui n'ont pas quitté nos pensées aujourd'hui.

Rédigé par desfourmisdanslespieds

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M
Je prends pour nous le dernier paragraphe... Nous aussi aurions aimé partager ce grand moment en votre compagnie. Vous nous trouvez une autre enquête farfelue pour quand on viendra pour de bon ? Sinon, il y a aussi le geocaching, c'est pareil, ça marche... des fois. Bisous.
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D
On pense s'y mettre, et promis, on fera. On imaginait dans le train comment ça se serait passé avec Guillaume et toi. Guillaume voulant continuer à tout prix et nous trois nous liguant contre lui, et nos délires et tout. On recommencera tout ça en mieux avec vous!