En fait non

Publié le 16 Août 2013

Je m'en doutais un peu, qu'en prévoyant cette soirée avec ma copine qui elle n'est pas en vacances, il y avait des risques de complications. Oui mais bon, l'été ne dure pas toute la vie, et après cette semaine, qui sait vraiment quand je la reverrais. Alors j'ai dit oui. Et quand elle a changé le lieu du rendez vous, me rendant incapable d'y aller par mes propres moyens, j'ai quand même fini par dire oui.

Il faut vous rappeler que cet été j'habite une petite ville du Sud Finistère, un peu éloignée de celles de mes copains, et que je n'ai toujours pas de permis de conduire. Mais bon, c'était ça ou rien, cette année. Alors mes parents me trimballent un peu, mais je n'ose pas toujours trop abuser, de peur me faire disputer (comment ça je n'ai toujours pas de relations complètement saines avec mes parents? Vous en avez, vous? Chanceux!). Et puis j'ai un tempérament définitivement indépendant. Genre je me débrouille toute seule, vous voyez? Et ça m'énerve de devoir emmerder les autres pour faire taxi pour moi. Alors quand ils proposent, et que je suis certaine que ça les embête pas, OK, mais sinon...

Donc voilà, mon plan pour ce soir était prêt, Maman dans les starting blocks pour m'amener et me ramener à la maison après. Oui, mais voilà, changement de plan, il pleut, adieu le pique nique à la plage. Et là je peux décemment pas envoyer ma mère faire un tour de la ville pendant deux heures en m'attendant, comme elle l'aurait fait avec la plage. Et la faire revenir après? Pas question.

Je tente ma chance avec ma belle mère, mais en fait ça marche pas. Pire que ça, si elle s'occupe de moi, elle ruine sa soirée à elle. Il y a bien une solution, que je l'accompagne à sa soirée salsa, et qu'on rentre ensemble après. Kill. Me. Now.

Je semble exagérer ma relation à la salsa, mais pas vraiment beaucoup en fait. La vérité, c'est que je préfère encore faire du stop crevée au crépuscule qu'aller à une soirée salsa. Go for the stop.

Et, alors que je prépare mon carton, assise sur le canapé de mon amie, les nerfs lâchent. Je suis crevée, coincée ici, et j'ai pas envie de partir parce que j'ai des gens que j'aime et qu'ils vont me manquer, et que le départ approche à grands pas. Et je veux pas plus faire du stop qu'aller à une soirée salsa ou déranger encore ma mère ou ma copine crevée. Et je m'en veux d'avoir accepté l'invitation sans avoir bien vérifié que j'avais une voiture pour rentrer. Et de n'avoir pensé qu'à ça ou presque toute la soirée. Et j'en ai ras le bol de m'en vouloir de pas avoir ce satané permis. Zut à la fin! Alors je pleure. Et ma copine s'apitoie sur mon sort, et fini par me ramener, malgré sa fatigue. Et je m'en veux de m'être énervée quand elle l'a proposé parce que j'ai pas pleuré pour ça, mais pour tellement plus et surtout pas pour la manipuler et me servir d'elle. Et je m'en veux qu'elle se fatigue encore en me ramenant.

Et je m'en veux tellement de tellement de choses qui au final n'ont pas tant d'importance, que je me sens stupide à ce moment précis, où je suis dans la voiture et qu'elle me ramène.

Pour ce soir, j'aurais dû dire non. Et c'est triste, et c'est con, et sans intérêt, mais c'est la vérité. Zavez jamais fait de conneries, vous?